Les faims du cœur et de la bouche

Expérience du matin avec les faims du cœur et de la bouche couplées à une envie irrépressible

Oui !!! Tout ça d'un coup !!!

Ce matin, en me levant, je n'ai pas faim. Donc comme certaines fois, je ne petit-déjeune pas. Et c'est ok, je n'ai pas de difficultés à attendre le repas de midi (je ne me jette même pas sur le repas).

Et aussi, ce matin, des pensées obsessionnelles sur la pâte à tartiner dans le tiroir, prennent toute la place je n'en achète que très rarement, à cause de ça d'ailleurs, mais là j'ai eu la faiblesse d'acheter un pot hier

Commence alors une lutte intense entre les pensées, la bouche qui salive, le cœur qui me dit "allez, vas-y ça va te faire du bien", la raison qui dit non, le corps qui n'a toujours pas faim etc...

Finalement je craque (pas très consciemment d'ailleurs) et vais me préparer une tartine. Pendant cette préparation, je sens l'urgence, la précipitation, comme si quelque chose me poussait à vite vite préparer et manger cette tartine. Cette urgence est vraiment dans mon corps, une sorte pétillement, de mouvement vers l'avant.
Je mange la tartine assez vite d'ailleurs d'autant qu'elle se casse et que j'en mets partout !

Une fois la tartine avalée, je ressens à nouveau cette envie folle de recommencer une nouvelle tartine. Cette fois, je prends le temps d'explorer dans le corps, de sentir ce qui s'y passe, et je sens comme une poussée pour me lever, ma bouche en réclame encore, mon cœur aussi, mon estomac par contre n'en veut pas... Les sensations corporelles sont en tout cas très présentes à nouveau, ce n'est pas qu'intellectuel.

Je décide de temporiser car je reçois un mail auquel je dois répondre. Un mail, deux mails... me voilà lancée dans quelques minutes de travail.
La pensée sur le pot de pâte à tartiner revient alors du genre "ah mais oui c'est vrai, il y a le pot, j'ai oublié la 2ème tartine!".

Nouveau check dans le corps : la pensée du pot et de la pâte à tartiner ne me fait plus d'effet. Elle est là, j'y pense mais rien ne se passe dans le corps, pas d'urgence, pas d'envie, pas de pétillement... c'est assez neutre finalement.

Youpi !!

Ce que je tire de cette expérience, qui confirme ce que j'apprends, ce que j'enseigne, c'est que nous avons toutes et tous cette capacité à laisser passer l'envie irrépressible, notamment en s'occupant ou au contraire en allant à sa rencontre en détaillant les sensations physiques et en apprenant à la reconnaître avec précision.
Je note aussi l'importance de s'arrêter et d’attendre finalement.

Pour moi, c'est un apprentissage quotidien, je deviens de plus en plus experte des sensations. Ça ne marche pas à tous les coups et c'est ok. Je suis en chemin.